Le spondylolisthésis se définit comme une séparation (fracture de fatigue) d’une partie d’une vertèbre du bas du dos permettant à cette vertèbre de glisser vers l’avant. Ce déplacement concerne presque toujours (80% des cas) la dernière lombaire par rapport au sacrum (L5/S1), dans presque 20% des cas il concerne L4 sur L5. Ce glissement peut être plus ou moins important et est donc gradué de 1 à 4, 4 représentant le glissement complet sur la vertèbre.
Longtemps, les professionnels de la santé ont cru qu’elle était toujours l’explication de la douleur ressentie chez une personne présentant un spondylolisthésis. Toutefois, comme on a retrouvé ce déplacement sur des radiographies de personnes n’accusant pas de douleur, on s’est ensuite demandé si la douleur elle-même ne pourrait pas aussi s’expliquer par une autre cause (entorse, arthrose, etc.). En fait, on trouve ce déplacement dans 6 à 7% de la population normale, et ce, dès l’âge de 5-6 ans. Les traumatismes peuvent aussi sûrement expliquer en partie l’apparition d’un spondylolisthésis puisque les pourcentages augmentent dans certaines populations de sportifs. Ainsi, 15% des joueurs de tennis en sont atteints, ce taux monte à 21% chez les danseurs et à 40% chez les gymnastes. Ceci dit, ces gens n’ont pas nécessairement mal au dos.
De plus, il ne semble pas avoir de lien absolu entre l’importance du glissement et l’intensité de la douleur. Certaines personnes ne seront pas symptomatiques malgré un déplacement important, d’autres le seront beaucoup alors que le glissement est minime.
Le Spondylolisthésis : diagnostic et traitement.
Le spondylolisthésis sera donc souvent découvert plus ou moins par hasard. Une radiographie est prise parce que la personne qui consulte présente des douleurs, et on retrouve le glissement de la vertèbre. Toutefois, il est fort possible que cette anomalie ait été présente dès l’enfance.
L’âge de l’anomalie peut d’ailleurs être confirmé par des signes dégénératifs (arthrose, ostéophytes, dégénérescence discale). Inversement certaines anomalies congénitales peuvent favoriser l’apparition d’un spondylolisthésis à l’âge adulte. Lors d’un traumatisme, l’anomalie des facettes articulaires, ou la forme anormale d’une vertèbre qui, au lieu d’être plus ou moins carrée (sur une vue latérale) a la forme d’un trapèze, peuvent favoriser le glissement de la vertèbre.
Certaines personnes, surtout si le déplacement est important, présenteront des signes neurologiques. Le nerf sciatique peut être étiré ou comprimé par le déplacement de la vertèbre.
À l’examen physiothérapique, on peut noter une diminution de la mobilité lombaire notamment en extension (ce qui exagère le glissement et est donc douloureux). La palpation fera ressortir un étage vertébral en “marche d’escalier”. Le patient indiquera habituellement que la posture debout prolongée est douloureuse et que la posture assise le soulage.
Il est très important d’expliquer le mécanisme du spondylolisthésis aux patients qui en sont atteints afin de favoriser une meilleure posture et ainsi de protéger le niveau concerné. Ainsi il importe d’éviter l’hyperlordose lombaire (bas du dos trop creux) et de renforcir les muscles de l’abdomen. Lorsque le patient soulèvera une charge, il devra contracter fortement l’abdomen. Ceci permet d’augmenter les pressions intra-abdominales, et dès lors permet de détourner une partie des contraintes de charges vers les parois de l’abdomen.
Par ailleurs, le déroulement d’une séance de physiothérapie ou d’ostéopathie visera à dégager le nerf s’il y a lieu, à soulager les spasmes musculaires, l’inflammation et la douleur et cherchera à redonner la mobilité, la force musculaire et la stabilité vertébrale par des exercices appropriés. Les manipulations brusques et les tractions mécaniques sont habituellement contre-indiquées. L’ostéopathe vérifiera aussi l’implication de certaines attaches viscérales sur les vertèbres de la zone concernée et s’assurera de la liberté des deux extrémités de la colonne, soient le bassin et le crâne.