Contrairement à la chondromalacie, dans le syndrome fémoro-patellaire il n’y a pas nécessairement d’usure du cartilage. Toutefois, il y a douleur au niveau de l’articulation entre le fémur (os de la cuisse) et la patella (rotule) et elle est souvent liée à une sur utilisation.
Le syndrome est plus fréquent chez les jeunes de 10 à 30 ans, particulièrement chez les jeunes filles. Mais chacun peut en être affligé, surtout lors d’une nouvelle activité débutée trop intensivement. Dans d’autres cas, ce sera en augmentant trop rapidement la durée ou l’intensité d’une activité ou en ne laissant pas suffisamment de repos entre les séances.
La fonction de la rotule (patella) est d’attacher les différentes portions du quadriceps (muscle de l’avant de la cuisse) en un tendon commun sur l’épine du tibia. Elle permet aussi d’augmenter le bras de levier du quadriceps et ainsi de le rendre plus puissant. Mais toute modification de sa position par rapport au fémur va altérer cette mécanique. Il y a création d’hyper et d’hypo pression ce qui provoque une dysfonction du genou.
A l’extension complète (genou allongé), il n’y a aucun contact entre la rotule et le fémur. Le contact débute à 20° de flexion dans la partie inférieure de la rotule. En augmentant la flexion, le contact couvre une plus grande surface et se fait plus haut.
Une zone n’est en contact qu’en flexion complète du genou et c’est la portion la plus interne. Rappelez-vous qu’un cartilage a besoin de stimulations fréquentes en compression puis en décompression pour être en santé, ces stimulations favorisant les échanges métaboliques.
Puisque cette zone interne est rarement en contact (combien de fois avons-nous les genoux complètement pliés?), cette zone devient plus vulnérable à la dégénérescence.
Traitement du syndrome fémoro-patellaire :
Plusieurs conditions peuvent favoriser l’apparition de douleur au genou dans les cas de syndrome fémoro-patellaire. Ces conditions modifient l’alignement de la rotule, celle-ci frottant alors davantage contre le fémur. La douleur apparaît le plus souvent derrière la rotule, du côté interne du genou.
Ces facteurs sont :
• L’angle d’insertion du quadriceps sur la rotule puis sur le tibia
• La rétraction musculaire (quadriceps, ischio-jambiers et muscles du mollet)
• Une rétraction du muscle tenseur du fascia lata (du côté externe de la cuisse)
• Un mauvais alignement du pied, qui “tombe” vers l’intérieur (pied en pronation)
• Une rotule positionnée trop haute (patella alta)
• La faiblesse du vaste interne, portion du quadriceps qui stabilise la rotule.
Si vous souffrez de ce problème, votre physiothérapeute analysera d’abord votre niveau d’activité pour vérifier s’il n’y aurait pas de surmenage et conseiller quant au repos nécessaire et aux activités permises. L’arrêt complet de toute activité n’est jamais suggéré puisque le cartilage se régénérerait moins bien. Le cartilage pour se nourrir doit subir des compressions rythmiques. Il fera ensuite une évaluation de votre souplesse, force musculaire, démarche et une évaluation locale du genou incluant sa stabilité et son alignement, incluant les arches plantaires.
Le physiothérapeute possède plusieurs moyens thérapeutiques, incluant l’électrothérapie, pouvant favoriser l’élimination de l’inflammation et de la douleur favorisant ainsi la guérison. Il peut effectuer ensuite des étirements, des mobilisations et donner un programme d’exercices de renforcement qui ciblera préférentiellement le vaste interne, ainsi que des exercices de stabilisation (proprioception). Dans certains cas des stimulations musculaires électriques sont ajoutées.
Temporairement, il pourrait aussi appliquer un taping qui favorisera l’alignement correct de la rotule par rapport au fémur.
En conclusion, rappelez-vous que le corps possède une capacité d’adaptation étonnante. Il faut toutefois lui laisser le temps de s’adapter en dosant le niveau d’activité. La douleur reste un signal d’alarme qu’il faut respecter.