La périostite peut être facilement confondue avec un problème de fracture de stress (voir ce titre), l’histoire clinique et les signes et symptômes étant souvent semblables.
Là aussi, la répétition d’un stress provoque un problème d’ordre chronique. La sollicitation traumatique, toujours au même endroit sur un os entraîne l’inflammation de son enveloppe externe (le périoste). L’activité devient douloureuse. Habituellement l’individu a débuté un entraînement trop intensivement ou a augmenté trop rapidement sa vitesse ou sa distance parcourue.
Le patient vient nous consulter pour des douleurs à la course, à la marche, pour des efforts de plus en plus courts, et qui durent de plus en plus longtemps au repos. En plus de mouvements précis qui sont devenus douloureux, nous détectons une partie osseuse sensible à la palpation ainsi qu’un épaississement local du périoste (souvent au tibia, l’os du devant de la jambe). Une radiographie doit alors être faite pour éliminer la fracture de stress. Si le cliché est négatif, une autre radiographie pourra être prise quelques semaines plus tard, à la recherche d’un cal osseux.
Là aussi le repos est indiqué et parfois l’installation d’un plâtre pour 2-3 semaines (rare). Des modalités d’électrothérapie, laser, ultrasons, ainsi que le taping peuvent être utilisés pour favoriser la guérison, diminuer l’inflammation et l’épaississement du périoste. Le patient pourra ensuite reprendre graduellement son activité de façon supervisée. Une attention particulière doit être portée à cette phase de la rééducation afin d’éviter les récidives. Les chaussures doivent être amortissantes.
Le physiothérapeute et l’ostéopathe seront à la recherche des causes de cette irritation du périoste. Est-ce qu’une tension dans une chaîne musculaire ou une restriction articulaire force un muscle à faire un travail excessif? Est-ce que le programme d’entraînement est mal conçu?
Demeurez critiques face à la publicité de certaines compagnies pharmaceutiques qui mettent en scène des personnes retournant au jeu avec une médication, alors qu’ils en étaient incapables la veille à cause de la douleur.
Rappelez-vous que toute douleur est un signal d’alarme et doit être prise au sérieux, surtout s’il y a persistance. Lorsqu’un entraînement est limité par la douleur, l’utilisation d’analgésiques pour augmenter l’intensité de cet entraînement peut camoufler l’apparition d’une périostite ou d’une fracture de stress et n’est donc pas recommandée.